Une navette autonome, sans conducteur aux commandes, a été testée cette semaine par des chercheurs de l’Université Clermont Auvergne sur la voie verte de Néris-les-Bains. Les riverains ont pu essayer ce moyen de transport innovant.
Imaginez, une navette aux allures de minibus qui vous transporte sans conducteur aux commandes. C’est le dispositif qui a été testé cette semaine sur la voie verte entre Néris-les-Bains et Montluçon dans l’Allier. Ce véhicule autonome a été mis au point par l’Université Clermont Auvergne et construit par l’entreprise bourbonnaise Ligier.
Cette navette avait déjà été testée dans l’agglomération clermontoise. Cette fois, il s’agissait de tester la réactivité des capteurs en milieu rural. « Elle avait été conçue au départ pour naviguer plutôt en milieu urbain en utilisant des repères qui sont relativement fréquents et denses comme des portes, des fenêtres, du mobilier urbain. Là, l’idée, c’est de voir si on pouvait adapter la technologie, circuler sur des voies vertes ».
En effet, le milieu « naturel » n’offre pas autant de repères qu’en ville (bandes blanches, trottoir, ndlr) ce qui représente un défi pour l’efficience des capteurs. Mais grâce aux technologies développées, la navette peut faire face à ce manque en accumulant des données captées lors de passages successifs sur un même tronçon.
Les riverains qui ont pu monter dans la navette sont plutôt convaincus
Le véhicule se déplace à moins de 30 km/h et peut transporter 10 personnes. Une fois à bord, on peut ressentir la sensibilité des capteurs. « Notre détection piéton est basée sur de la technologie laser qui est sensible à la poussière. Et nous avons des petits coups de freins intempestifs » explique Alexis est chercheur, resté aux commandes pour ce test.

Ce test en public semble avoir convaincu. « C’est plutôt sympa, moi qui ai des difficultés à marcher, dans le futur, ce sera bien agréable » indique Irène, retraitée. L’absence de conducteur ne semble pas perturber les testeurs. « On se sent en sécurité. Ce sera sans pilote, mais ce n’est pas angoissant » assure Brigitte.
Pour l’instant, il s’agissait d’une simple expérimentation sur quelques dizaines de mètres. Les premières conclusions semblent concluantes. À terme, les élus espèrent voir cette navette rallier Néris-les-bains à Montluçon et pourquoi pas démocratiser ce dispositif dans d’autres territoires ruraux auvergnats.
Thomas Loret
