Parrainages : Zemmour et Le Pen sollicitent le maire de Pessat-Villeneuve qui accueille… 70 réfugiés

La course aux parrainages pour la présidentielle est lancée, avec son lot de situations insolites. Le maire de Pessat-Villeneuve, connu pour son centre d’accueil de réfugiés a été approché par les équipes … d’Eric Zemmour et Marine Le Pen.

La quête de parrainages bat son plein en vue de la présidentielle, avec parfois des situations incongrues. C’est le cas à Pessat-Villeneuve, 670 habitants près de Clermont-Ferrand, connue pour son centre d’accueil de réfugiés. Quand bien même, les équipes de campagne d’Eric Zemmour et de Marine Le Pen ont sollicité la mairie pour obtenir un parrainage.

Le maire de Pessat-Villeneuve, courtisé par Zemmour et Le Pen pour des parrainages alors qu’il accueille 70 réfugiés dans un centre d’hébergement
Un démarchage électoral qui fait sourire

« Ça me fait plutôt rire, car on voit qu’ils ne savent pas où ils vont. Pourtant, trois clics sur Google permettent de savoir que nous avons un centre de réfugiés« , indique Gérard Dubois, le maire de Pessat-Villeneuve. Le Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO) de Pessat accueille actuellement 70 réfugiés ayant un titre de séjour. « Il est claire que nous ne sommes pas sur les mêmes rapports de valeurs avec ces deux candidats« , poursuit Gérard Dubois.

Le maire n’a pas échangé directement avec les équipes de campagne des deux candidats. Tout est passé par le secrétariat de la mairie. « Le pire, c’est que c’est arrivé plusieurs fois dans les deux cas, tout ça n’est pas très organisé« , ironise Gérard Dubois. Pour l’anecdote, l’élu a par ailleurs reçu une carte de vœux signée Marine Le Pen. « On voit qu’ils y mettent du fric« , poursuit le maire de Pessat-Villeneuve.

Le maire de Pessat-Villeneuve, approché par Zemmour et Le Pen pour des parrainages alors qu’il accueille 70 réfugiés
Parler de l’immigration quand ça se passe bien

Gérard Dubois regrette la tournure des débats à l’approche de l’élection présidentielle : « On parle de l’immigration en faisant plein d’amalgames entre migrants, réfugiés, on mélange tout. On parle toujours du pire et mais on ne dit jamais quand ça se passe bien« . Selon l’élu, les thèmes abordés sont loin des préoccupations des Français, telles que présentées dans les sondages.

En cinq ans, le CAO de Pessat-Villeneuve a accueilli plus de 500 réfugiés. Dont une bonne partie a pu s’insérer. Et de citer le dernier exemple en date : deux réfugiés formés et recrutés dans une scierie à Aigueperse, non loin de là. « Le patron n’arrivait pas à embaucher. Eux, ils ont besoin de travailler. Tout le monde est content » conclu Gérard Dubois.

Thomas Loret

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